Jeudi 10 décembre, bong et jbfh, deux membres de la Fabrique Imaginaire, ont publié sur itch.io leur dernier projet en date : Horracle.
Il s’agit d’un oracle ayant pour thème l’horreur contemporaine. A cette occasion, nous avons convié ces deux Cartomanciens à une petite interview pour en apprendre plus sur eux et sur Horracle. Bonne lecture !
Bonjour bong, bonjour jbfh ! Merci de nous accorder cette interview pour parler de votre dernière création, Horracle. Lisa a insisté pour que j’ouvre le bal avec la question : quel est le secret de vos âmes torturées de géniaux créateurs ?
bong : 4 à 5 heures de sommeil par jour en moyenne depuis le début de l’année et plus aucune vie sociale à l’exception des échanges quotidien avec ma femme et mes enfants. Je crois bien que si on me laissait seul avec eux sur une ile déserte je finirais par les manger tant je les aime !
jbfh : excellente question de madame Banana. J’avais justement préparé un rapport en 19 points, chacun détaillé en 23 sous paragraphes, pour y répondre mais mon Shoggoth l’a mangé… Je pourrais le résumer en : “All work and no play makes JB a creative boy” (mais l’inverse est vrai aussi alors ¯\_(ツ)_/¯)
bong : c’est pas un peu illégal d’avoir un Shoggoth à la maison ? La liste des NAC s’allonge à mesure que la biodiversité s’effondre mais tout de même, il serait pas mieux dans la nature ?
Lisa, en scred : que sapelario el Necronomicon !
jbfh : c’est un bébé, ça vaaaa !
bong : méfiance, ça grandit bien vite ces bout de choux ! Tu tournes la tête 5 minutes et ça prend son indépendance pour aller mordre la vie de dehors à pleine dents !
Pouvez-vous nous présenter Horracle ?
bong : Horracle est actuellement un bel objet virtuel pour les touristes de l’imaginaire qui aiment visiter les contrées obscure des fictions étranges et horrifiques.
jbfh : tout à fait ! 27 cartes pour le moment pouvant servir comme source d’inspiration pour des histoires horrifiques contemporaines. Chaque carte comporte un prompt, une illustration « à la Rorschach » unique dans laquelle se perdre et une augure cryptique à interpréter. On peut les utiliser pour amorcer une histoire, créer des éléments perturbateurs ou des revirements de situations.
Vous dites actuellement et pour le moment.
bong : dans un futur plus ou moins proche nous aimerions proposer un jeu de cartes plus conséquent et, qui sait, proposer une version physique si le succès est au rendez vous.
jbfh : et p’t’être même aborder d’autres univers horrifiques !
bong : pour l’instant on a déterminé des paliers secrets et on attend patiemment de voir s’ils vont être franchis pour libérer une planche supplémentaire. Je crois qu’on vient d’inventer le crowdfunding PWYW (payez ce que vous voulez) le plus opaque de l’histoire !
jbfh : financement participatif en simple aveugle, pour voir si vous êtes sensibles à notre placebo !
On croise les doigts pour que ça arrive ! Cette envie de créer un oracle, d’où vous vient-elle ? Votre grand-mère vous tirait les cartes quand vous étiez mômes ?
jbfh : j’en cherchai un pour me servir d’inspiration pour une partie de Don’t Walk in Winterwood, pas du tout contemporain donc ! Je n’en ai pas trouvé, en tout cas pas comme je voulais. Du coup, j’ai voulu en faire un et il s’est trouvé que bong bossait sur des illustrations plutôt cool à cette époque, qu’il avait déjà réalisé des jeux de cartes et des oracles. Et patatra, nous voilà associés !
bong : de mon côté je suis actuellement dans une démarche de recherche créative et technique par la création d’oracles depuis la jam Burn your cosmo pour laquelle j’ai créé mon premier oracle avec l’aide des participants sur le discord CestPasDuJdr. Depuis, je parcours divers thèmes et ambiances avec ce format qui me plaît et qui a grandement débloqué ma capacité à créer quelque chose de fini. Jusqu’à présent, mes projets finissaient à divers stade de fabrication en hibernation sur mes disques durs.
Etait-ce votre première collaboration ? Qu’avez-vous découvert sur votre co-créateur au cours de ce processus, en-dehors de son Shoggoth de compagnie ?
bong : en bossant sur Horracle, je me suis rendu compte que jbfh aurait pu le faire seul tellement il est honteusement doué !
jbfh : par contre j’aurais fait un fichier excel tout moche et je l’aurais gardé pour moi ! Et bong est visiblement un passionné acharné qui peut pondre une vingtaine d’illustrations bluffantes en une nuit ! Je me suis demandé par moment s’il n’était pas possédé… Heureusement qu’il avait autant d’énergie sinon mon fichier excel n’aurait même pas atteint 27 entrées !
bong : avertissement pour les âmes sensible, la frénésie créatrice a un prix et au bout de x nuits blanches, elle se paye au prix fort. Pensez à faire des pauses ou à fractionner votre temps de travail et à ne jamais tomber en rade de café !
jbfh : je me suis contenté de ne jamais tomber en rade de bong et ça a suffit…
Revenons à Horracle : pourquoi avoir choisi ce thème de l’horreur contemporaine ?
bong : imaginer des scénarios d’horreur c’est ma façon d’exorciser mon anxiété vis à vis du sombre avenir qui nous attend. Quand on a pensé au pire, on est souvent agréablement surpris par ce que nous réserve la vie au quotidien. En résumé, l’horreur contemporaine c’est ma thérapie pour m’anesthésier quand par mégarde quelqu’un allume la tv et regarde BFM en ma présence.
jbfh : en ce qui me concerne, j’aime avant tout remettre l’humain à sa place. Un petit animal à la peau fine, à l’organisme fragile et à l’espérance de vie ridicule, qui se démène inutilement sur une boule de vase lancée à toute vitesse dans le cosmos. L’horreur est le memento mori par excellence : « Souviens-toi que tu vas mourir. Que tu es petit, insignifiant et qu’à l’échelle de l’univers tu. ne. comptes. pas. » C’est d’ailleurs ce que j’aime également dans l’astronomie. Et ce pourquoi je ne mets quasiment pas d’humains dans mes photos.
bong : tout a fait d’accord, Apophis est la solution à tout les problèmes existentiels du genre humain.
bong, d’où te vient l’inspiration pour les illustrations des cartes ? Qu’est-ce qu’elles représentent ? J’ai cru voir un lapin !?
bong : ces illustrations sont nées du hasard de mes pérégrinations sur le net, et notamment du clip Crazy de Gnarls Barkley. Mais aussi de la volonté de m’approprier mes nouveaux outils numériques, et de la redécouverte des fameuses tâches qui servent au test de Rorschach.
Quand au lapin, c’est ton esprit qui interprète une image abstraite pour signifier ton envie inconscient de carottes ou ton amour immodéré pour le film Donnie Darko ! Plus sérieusement, lorsque je réalise un Roarschach (un Rorschach qui rugit) je laisse mon cerveau au placard et je me laisse guider par mon instinct. L’autre moteur à la création de mes propres Rorschach fut la déception que j’ai ressentie face aux différents générateurs procéduraux du test éponyme, qui ne m’ont pas transporté.
En-dehors d’Horracle, quels sont les projets créatifs sur lesquels vous planchez actuellement ou que vous rêvez de concrétiser un jour ?
jbfh : rien pour l’instant ! « Go with the flow » comme qui dirait… Sinon, quand je serai vieux et que je passerai mon temps à boire du thé glacé dans mon rocking-chair, j’aimerais reprendre tous les scénarios que j’ai écrits, les illustrer et les mettre en page pour que ce soit joli. Et les vendre méga cher pour me payer une nouvelle prothèse de hanche avec chauffe-fesses intégré (c’est le futur après tout !)
bong : il y en a tellement… mais celui qui m’obsède le plus et qui me tétanise à la fois c’est un jeu de rôle rédigé sur les lames d’un tarot divinatoire. C’est séduisante dit comme ça, mais ça pose beaucoup de problèmes sur l’usage du jeu de tarot et la lecture de règles de JDR dans son ensemble. Voici un exemple de prototype qui ne verra peut-être jamais le jour, ou renaîtra sous un autre forme dans les mois à venir !
Merci pour cette interview ! Nous souhaitons un bel avenir à Horracle ! Si vous avez un petit mot de la fin, c’est le moment où jamais !
jbfh : pétunia.
bong : c’est bon, on peut les manger maintenant les cookies offerts pour l’interview ?
Pour vous procurer Horracle, c’est par ici !
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